Charlie Parker, surnommé «Bird«, est un saxophoniste américain né le 29 août 1920 à Kansas City et mort le 12 mars 1955 à New York. Jouant du saxophone alto, il est notamment connu pour avoir révolutionné l’histoire du jazz en créant un nouveau genre musical dans les années 40, le bebop. À la fois visionnaire et musicien virtuose, il est incontestablement l’un des jazzmen les plus influents de sa génération et, pour beaucoup, le plus grand improvisateur de l’histoire du jazz..
Charlie Parker, sa carrière
Né à Kansas City, centre névralgique du jazz de l’époque, Charlie Parker s’intéresse très tôt à ce style musical et commence à jouer du saxophone à l’âge de 11 ans.
À 14 ans, il intègre l’orchestre de son école, en prenant l’inspiration après des plus grands maîtres de cette période (Louis Armstrong, Lester Young, Count Basie…). Son apprentissage consiste alors à se procurer les enregistrements de ses idoles et à essayer de reprendre leurs solos à l’oreille et note par note. Il travailler également sa technique auprès de Buster Smith.
À l’âge de 17 ans, Charles Parker fait déjà partie de plusieurs formations de jazz. Il se rend alors à des jam-sessions afin de rencontrer et de se mesurer à quelques-unes de ses idoles tels que Lester Young ou Coleman Hawkins. Mais l’ambiance impitoyable de ces événements musicaux est telle que son niveau est considéré comme trop faible et il n’arrive pas à se faire accepter.
En 1937, il intègre l’orchestre du pianiste et chanteur de blues Jay McShann. Il effectue ainsi ses premiers enregistrements de solos et part en tournée à New York. Parker saisit cette occasion pour aller à la rencontre de musiciens qu’il a toujours admirés.
Ainsi, en 1938, il va jusqu’à se faire embaucher comme plongeur dans le café où se produit tous les soirs Art Tatum afin de l’écouter et d’en apprendre un peu plus sur les harmonies notamment. Il continue aussi de s’exercer et de progresser dans les jam-sessions du côté de Harlem. Puis, un soir de 1939, il réalise qu’une véritable révolution musicale est en train d’émerger dans son jeu.
La naissance du bebop
En 1942, il met fin à sa collaboration avec Jay McShann et s’associe avec le trompettiste Dizzie Gillespie dans le but de créer un nouveau style de jazz. Leur objectif premier était de jouer une musique si complexe que les musiciens blancs de la génération précédente (Bennie Goodman, Glenn Miller, Artie Shaw…) ne puissent pas se l’appropirer comme ils l’avaient fait avec la musique «swing».
Charlie Parker et Dizzie Gillespie souhaitaient aussi rompre avec ce courant musical «swing», qu’ils trouvaient trop simpliste et commercial. C’est la raison pour laquelle, accompagnés de nombreux autres musiciens de talent, ils vont apporter des changements significatifs à la musique jazz.
Parmi les musiciens qui vont rejoindre cette épopée, on peut citer : Thelonious Monk (piano), Miles Davis (trompettiste encore inconnu à cette époque), Kenny Clarke (batterie), Charlie Christian (guitare), Max Roach (batterie), etc. Ainsi, au cours de jam-sessions improvisées, quelque part entre la 52e rue et les clubs enfumés de Harlem, était né le bebop.
Chute et déclin
La vie de Charlie Parker a été ponctuée d’autant de réussites que de drames personnels. Comme beaucoup d’artistes de cette période, le saxophoniste souffre d’une forte addiction aux opiacés (morphine, héroïne…), et sa consommation excessive d’alcool à partir de 1946 ne l’aide pas à aller mieux. En témoigne son comportement instable et autodestructeur, qui le pousse plusieurs fois à essayer de mettre fin à ses jours, notamment en 1946 où il met le feu à sa chambre d’hôtel.
En 1954, la fille de Charlie Parker, Pree, décède. Le saxophoniste ne s’en remettra jamais. Il commence alors une lente descente aux enfers, à errer dans les rues et à se laisser aller à ses addictions. On rapporte même qu’à ce moment-là, il vend son saxophone pour quelques doses d’héroïne.
Le 9 mars 1955, Parker se rend chez son amie, la baronne anglaise Pannonica de Koenigswarter, dans un état de fatigue intense. Il sera retrouvé mort 3 jours plus tard, le 12 mars 1955, apparemment victime d’ulcères, d’une pneumonie et d’une crise cardiaque, à l’âge de seulement 34 ans.