Sax Machine est au cœur du 9e arrondissement de Paris. Lorsque l’on se penche sur l’histoire du saxophone, difficile de ne pas évoquer cet arrondissement, qui est en quelque sorte le berceau historique de cet instrument, là où tout a commencé. En effet, c’est dans ce quartier que Adolphe Sax, l’inventeur du saxophone, s’installe en 1841 et ouvre sa fabrique d’instruments de musique au 50, rue Neuve-St Georges, l’actuelle rue Saint-Georges.
Entre 1843 et 1860, vingt mille instruments sortiront de ses ateliers ! De cette fabuleuse entreprise, va découler d’autres fabriques par la suite. Selmer, le célèbre fabriquant de saxophones français, rachète la société Adolphe Sax & Cie en 1929. Un des premiers ateliers Selmer se situait sur la place Dancourt, l’actuelle place Charles Dullin, non loin de Sax Machine et à quelques pas du cimetière de Montmartre, où a été enterré Adolphe Sax.
Qui est Adolphe Sax ?
Adolphe Sax, de son vrai nom Antoine-Joseph Sax, est un facteur d’instruments de musique belge né à Dinant le 6 novembre 1814 et mort le 7 février 1894 à Paris. Il est surtout connu pour être l’inventeur du saxophone.
Adolphe Sax, un inventeur de génie
Élevé par un père lui-même facteur d’instruments (Charles Joseph Sax), à qui l’on doit diverses améliorations sur des instruments tels que le cor de chasse, la harpe ou le piano, Adolphe grandit dans un environnement très musical.
En 1829, à l’âge de seulement 15 ans, il présente ses premières fabrications d’instruments à un concours : il s’agit de deux flûtes et d’une clarinette. Il intègre ensuite le Conservatoire royal de Bruxelles pour y étudier ces deux instruments : Sax est si doué à la clarinette qu’il est interdit de concours sur tout le territoire belge pour laisser une chance aux autres candidats.
Une des premières inventions majeures d’Adolphe concerne la clarinette, dont il invente une version à 24 clés en 1835. Quelques années plus tard, il apporte des améliorations significatives à la clarinette basse en développant le registre grave de l’instrument et en rendant le son plus harmonieux. Il dépose un brevet en 1838 sur ces travaux.
En 1841, Adolphe Sax s’installe à Paris et ouvre son propre atelier de facture instrumentale. Il travaille alors sur une nouvelle famille d’instruments, les bugles à touche. Et bien qu’il n’en soit pas l’inventeur, les exemplaires qu’il fabrique sont d’une qualité tellement supérieure à ceux de ses concurrents que l’instrument est rapidement baptisé cor de sax ou saxhorn. Ce dernier est aujourd’hui utilisé dans la plupart des fanfares et orchestres d’harmonie.
Le chef d’œuvre d’Adolphe Sax : le saxophone
Peu après avoir ouvert sa fabrique d’instruments, Adolphe commence à travailler sur ce qui va devenir l’œuvre de sa vie : l’invention du saxophone. Dans son brevet, déposé tardivement en 1846, il explique qu’il trouvait que les cuivres avaient, de façon générale, une sonorité soit trop molle soit trop dure. Son idée était alors de créer un instrument, qui, par le caractère de la voix humaine, pouvait se rapprocher de la sonorité des instruments à cordes tout en ayant plus de force et d’intensité que ces derniers.
À cette période, la boutique d’Adolphe Sax est un lieu incontournable pour tous les grands instrumentistes et compositeurs de l’époque. Berlioz, Wagner, Bruckner… autant de grands noms qui vont intégrer les instruments créés par Adolphe à leurs orchestres.
D’ailleurs, Berlioz, qui entretiendra une amitié admirative et indéfectible avec Sax jusqu’à la fin de sa vie, n’attend pas la sortie du brevet en 1836 pour utiliser le saxophone dans ses œuvres. En 1842, on peut entendre pour la première fois l’instrument d’Adolphe Sax dans la pièce Chant Sacré pour sextuor à vent. Cette première représentation finit par sceller la légitimité de la réussite du facteur belge aux yeux du grand public. En guise de consécration, Adolphe Sax est engagé comme professeur au prestigieux Conservatoire de Paris en 1857, dans lequel il crée une classe de saxophone.
Une réussite semée d’embûches
Au cours de sa vie, Adolphe Sax va connaître autant d’hommages et de succès, que de désagréments en tout genre, souvent par envie ou par jalousie. Ainsi, des procès l’accusant de plagiat seront intentés par des concurrents et vont le mener à la banqueroute en 1856, puis en 1873.
Décoré du titre de Chevalier de l’Ordre de la Couronne de chêne, Adolphe Sax meurt à Paris en 1894 et est enterré au cimetière de Montmartre.